Energy Drink & The Long Walk Home

Lost Sounds - Blac Static Lp (2011, Fat Possum)

C’est un ces disques que je revendrai probablement dans deux ans pour dix balles de moins, une fois achevée la vaste entreprise de réédition dans laquelle le label In The Red s’est promis de se lancer corps et âme. Faut dire que le gars Lindsey s’est tiré depuis le sommet de sa gloriolle, et qu’il va certainement vite falloir exploiter le filon du héros défunt. La jauge, c’est peut-être bien Arcade Fire qui la fourniront. Lorsqu’ils oublieront eux-mêmes avoir joué un jour cette reprise de Such A Shame, il sera temps de placer les stocks dans les bacs soldés. Ici, Fat Possum a la bonne idée d’y aller de son « best of », et j’ai moi l’idée encore moins bonne de l’acheter. L’ennui c’est pas Lost Sounds. C’est d’ailleurs ce que j’aime le mieux chez ce type de type génie, mieux que les Reatards ou que lui tout seul, Reatard en chef. Non l’ennui c’est que ce disque est moche, dénué d’ intérêt ne serait-ce que pour la raison évoquée plus haut, qu’il ne pioche pas même dans l’entière discographie du groupe, qu’il ne propose absolument rien de crucial ou de particulier si ce n’est une bien esseulée version démo de I Sit, I Watch, I Wait apparaissant de façon flagrante comme un ridicule argument d’autojustification. Alors pourquoi ? Et bien voilà, la journée avait été longue et harassante, je m’étais fait soufflé le Chemistry Of Common Life de Fucked Up que je convoitais depuis plusieurs jours, le disquaire était sympa, je ne pouvais me résoudre à rentrer bredouille, et pendant que nous discutions d’une chose ou l’autre ce Energy Drink (And The long Walk Home) me faisait de l’œil depuis la tracklist et le présentoir, irrésistible, m’enjoignant de le ramener chez moi et jeter fissa dans ma corbeille de bureau ce vulgaire fichier mp3 que je gardais précieusement jusqu’alors. Une faiblesse de consommateur. Vous, passez votre chemin, et tenez, préférez plutôt le Lp éponyme, encore largement disponible, un pur brûlot de synth-garage rock ardent et frénétique. Trouvez-vous un vrai disque, quoi. En attendant plus et plus, rendez-vous sur le site web de Jay Reatard (qu'il a tout le temps de mettre à jour depuis qu'il est où il est) où vous pourrez profiter d'une large et libre écoute de tous ces disques.